Les autorités administratives, politiques traditionnelles et autres ont désormais le regard tourné vers la fête nationale qui sera célébrée le 20 mai prochain. Un rendez-vous important dans la mesure où le Président de la République est de la partie, en présidant le défilé au boulevard du 20 mai, avant de recevoir des invités triés sur le volet au Palais de l’Unité dans la soirée. Alors que tous les états-majors se préparent, un son de cliche dissonant vient du chair man du Social Democratic front, qui appelle ses partisans à ne pas prendre part au défilé et pour cause, la mauvaise gestion du problème anglophone.
Les observateurs sont surpris par cette sortie inopinée de Ni John Fru Ndi qui relève la négligence du chef de l’état dans la gestion du problème anglophone, au moment où les différentes mesures d’apaisement prises par le gouvernement sont progressivement mises en place. Un calendrier sans doute jugé lent et semé d’embûches dans la mesure où la centaine de personnes incarcérées dans le cadre de cette crise anglophone, risque des peines d’emprisonnement lourdes. Le gouvernement ne laisse filtrer aucune information sur le sort qui sera réservé aux prisonniers de cette crise, ce qui inquiète les fils des régions du nord et du sud-ouest.
Fêter l’anniversaire du SDF
Toutefois, le Social Democratic Front envisage de célébrer le 26 mai son anniversaire, et ceci en grandes pompes. Une opération qui n’ait pas vue d’un bon œil du côté du gouvernement qui avait fini par s’habituer au laisser-aller du premier parti de l’opposition (plus grande représentation de l’opposition à l’assemblée nationale NDLR), au point de ne pas comprendre ce revirement de position. Il faut à la vérité reconnaître que cette levée de boucliers va embarrasser certains partis politiques de cette opposition qui risquent de prendre du plomb dans l’aile en participant au défilé et aux agapes qui suivront. Cette prise de position de Ni John Fru Ndi remet au goût du jour la problématique du rôle de l’opposition au Cameroun, car depuis deux décennies celle-ci s’est illustrée par un manque de leadership convergent et une certaine complicité avec le pouvoir RDPC. Au point où les populations ont fini par se désintéresser des problèmes politiques, ce qui se traduit par des inscriptions au compte-goutte sur les listes électorales. ELECAM se trouve obligée de mener des campagnes de sensibilisation pour inscrire quelques électeurs, alors même que la dynamique de la jeunesse reste amorphe.
Au demeurant l’absence du SDF au défilé du 20 mai ne devrait pas peser sur la réalisation de cette célébration, car aucun camerounais n’est obligé de participer à une fête, c’est son libre arbitre et son droit. Les autres qui vont fêter ont des astuces et plus d’une flèche à leur arc. Chiche que le RDPC aira droit à tous les carrés qui étaient réservés au SDF. Vous n’y verrez que du feu !!!
Pierre Pochangou
